Histoire du site archéologique et du musée

Un des plus grands ensembles consacrés à la civilisation gallo-romaine

Le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal déploie, sur sept hectares, les vestiges du riche quartier résidentiel de Vienna, alors « colonie romaine ».
Situé au bord du Rhône, axe majeur pour le transit des marchandises entre Méditerranée et provinces du Nord, ce quartier, comme la ville de Vienna, connait un fort développement dans les années 50 après J.-C.
La richesse des habitants s’exprime par le luxe de maisons qui voisinent avec des thermes, des boutiques, des échoppes d’artisans, des ateliers : un des quartiers résidentiels romains les plus étendus découvert en France !

Maquette entrepôts

1967, la découverte et l’ouverture d’un chantier archéologique exceptionnel

Depuis très longtemps, on savait que la rive droite du Rhône, en face de Vienne, avait été occupée dans l’Antiquité. Mais on imaginait seulement quelques grandes villa dispersées dans la campagne.
Dès le XVIe siècle, érudits et chercheurs se passionnent pour les antiquités qui apparaissent partout sur le territoire de l’ancienne cité. Sur la rive droite, les vestiges des grands thermes publics restés en élévation, et connus sous le nom de Palais du Miroir, attestent de la splendeur passée de la ville romaine. Nicolas Chorier, avocat au Parlement de Grenoble, les décrit dans son ouvrage, Antiquités de la ville de Vienne, paru en 1658.
À la fin du XVIIIe siècle, Pierre Schneyder, fondateur du musée de Vienne, réalise des fouilles dans le secteur du site, aujourd’hui classé. Il met au jour plusieurs pavements. Jusqu’au début du XXe siècle, les découvertes de mosaïques, le plus souvent fortuites, seront nombreuses sur tout le territoire de Sainte-Colombe et de Saint-Romain-en-Gal.
Cependant ce n’est qu’en 1967, en préalable à la construction d’un lycée, que les archéologues commencent une grande fouille au lieu-dit la Plaine. Ils découvrent les vestiges d’une véritable ville ! Les grandes domus aux aménagements luxueux, les voies dallées, les thermes publics, les entrepôts et les ateliers permettent peu à peu de recomposer un paysage urbain dont l’organisation et le souci de confort étonnent par leur modernité.
Depuis, le site a été acquis par le Département du Rhône et classé au titre des monuments historiques en 1983.

Palais du miroir

Les fouilles mettent en évidence un ensemble monumental

Après quelques fouilles ponctuelles menées au cours des années 1970, des fouilles programmées, destinées à identifier précisément les vestiges, leurs contours et à valoriser le site, se sont déroulées de manière continue de 1981 à 2001.
Menées tout d’abord sur les vestiges mis au jour en 1967-68, les recherches ont démêlé l’imbrication des constructions, tout en révélant l’originalité de l’évolution du réseau viaire et de ses infrastructures hydrauliques. Elles ont ensuite été étendues au secteur où le musée a été implanté. Les fouilles ont alors mis en évidence un vaste ensemble monumental, créé au Ier siècle après J.-C., sur lequel a été construit, au IVe siècle, l’un des plus grands édifices funéraires connu en Gaule.

Fouilles archéologiques

1996, la construction du musée

Pour répondre aux exigences d’un musée de site, assurer la présentation, l’étude et la conservation des collections, Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, lauréats du concours d’architectes, ont réalisé deux bâtiments très différents dans leur conception.
L’ensemble, achevé en 1996, représente une surface de plus de 12 000 m2.
Le long du fleuve, le bâtiment d’exposition permanente édifié au-dessus d’une maison romaine est implanté sur pilotis.
Perpendiculaire au Rhône, le bâtiment d’accueil aux structures de béton apparaît fortement ancré au sol. Il accueille les différentes fonctions du musée : billetterie, exposition temporaire, boutique et restaurant, ainsi qu’un centre de recherches et un atelier de restauration des mosaïques.
Construit sur pilotis, le bâtiment d’exposition permanente est une véritable structure aérienne qui épouse fidèlement le plan d’un îlot de la ville romaine exploré avant sa construction. Transparent sur toutes ses façades, le bâtiment d’exposition permanente offre une vue d’ensemble sur le quartier gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, le Rhône et la ville de Vienne sur la rive gauche.
Élément fort du paysage, le musée placé dans le prolongement du pont sur le Rhône assure symboliquement la continuité entre les deux rives, référence évidente à l’unité urbaine de l’époque romaine.

Facade musée sur pilotis
Maquette musée