Fouilles 2025 : découverte exceptionnelle d’un mausolée

Découvertes exceptionnelles
Un mausolée datant de 50 après J.-C. mis au jour sur le site du musée
Les archéologues ont fait une découverte exceptionnelle dans le secteur Ouest du musée gallo-romain du Département du Rhône lors de la campagne de fouilles qu’ils ont menée cet été : un mausolée dont l’envergure singulière donne à penser qu’il était dédié à un très important personnage du monde romain, lequel reste à identifier.

Sur la zone nord : un mausolée sur le modèle de celui de l’Empereur Auguste
Exceptionnel. Le mot n’est pas trop fort. Parmi les 18 mausolées à tumulus mis au jour en France, celui découvert cet été dans le secteur Ouest du site du musée gallo-romain du Département à Saint-Romain-en-Gal est le seul édifice circulaire en élévation dans cet état de conservation.
Qui était ce personnage si important pour mériter une si imposante sépulture ?
Érigé aux alentours de 50 ap. J.-C., d’un diamètre intérieur de 15 m, il devait s’élever à plus de 6 m de haut pour être visible ainsi par tous ceux transitant ou arrivant dans la colonie romaine de Vienna. Notamment depuis le fleuve Rhône.
C’est dire l’importance du personnage dont il fut la sépulture « qui, même mort, devait encore être présent dans le monde des vivants. Très certainement un personnage appartenant à l’élite aristocratique, au rôle politique important et lié au pouvoir impérial », explique Giulia Ciucci, archéologue, responsable scientifique des sites archéologiques du musée. Le mausolée de Saint-Romain-en-Gal a en effet été construit sur le modèle de celui d’Auguste à Rome (27 av. J.-C.-14 ap. J.-C.), premier empereur romain.
Des fouilles menées sous les yeux du public
« On a tous rêvé d’être sur des fouilles et d’être là quand une découverte est faite », déclare Martine Publié, Vice-Présidente du Rhône en charge de la Culture, du Tourisme, de l’Attractivité et de la Vie associative. Assurément ces fouilles marqueront les étudiantes et étudiants en archéologie associés à cette campagne 2025, tout comme les visiteurs qui ont pu assister en direct au fil de l’été à l’exhumation des traces de leur propre passé.
« Cette découverte souligne toute la vocation de musée de site de Saint-Romain-en-Gal (c’est-à-dire un musée établi sur le site même des découvertes et des fouilles. NDLR), dit Émilie Alonso, directrice du musée départemental.
« L’aventure ne fait que commencer »
Qui est cette personnalité si illustre pour se faire construire une si imposante dernière demeure ? Quelle relecture de la vie sur la rive droite du Rhône aux premières années de notre ère cette découverte va-t-elle imposer ?
« L’aventure ne fait que commencer », se réjouit Giulia Ciucci.
Les fouilles conduites en collaboration avec les universités d’Aix-Marseille, Marie-et-Louis-Pasteur à Besançon et le CNRS se poursuivront lors des étés 2026 et 2027.
Sur la zone ouest : trois boutiques exhumées pour comprendre le commerce de proximité à l’Antiquité
Les opérations menées cet été par les archéologues près des thermes du Nord sur le site du musée gallo-romain du Département à Saint-Romain-en-Gal ont permis de dégager trois boutiques datant du Ier-IIe siècle ap. J.-C. Elles font partie d’un édifice commercial déjà identifié entre 1989 et 1990 comptant au moins huit commerces et ouvrant sur un portique qui abritait les clients des intempéries.
Préservées par le feu
Les fouilles menées par Benjamin Clément, Maître de conférences en Antiquité nationale et Archéologie romaine à l’Université Marie-et-Louis-Pasteur à Besançon, et Marine Lepée de l’École française de Rome, avec leurs étudiants ont montré que le complexe économique avait été détruit par un incendie, lequel a paradoxalement préservé les structures artisanales en bois. Deux boutiques dotées d’un bassin étaient manifestement occupées par des foulons, dont l’activité consistait à laver les étoffes de laine en les foulant au pied, au premier rang desquelles la toge blanche que les citoyens portaient durant leurs activités civiques. Une troisième équipée d’un four de verrier ou à vocation culinaire a été mise au jour.
La qualité des vestiges
La qualité des vestiges (vases, amphores, céramiques, cellier, aiguilles, tablette à écrire), alliée à la diversité des activités artisanales observées, va préciser l’activité économique de ce quartier de l’antique Vienna.
« Nous connaissons bien le commerce longue distance à cette époque. Nous allons pouvoir appréhender le commerce de proximité. Nous avons rarement l’occasion d’avoir des objets aussi bien conservés pour aller si loin dans la compréhension », indique Benjamin Clément.
Photos - © CD69 - Julien Bourreau
Les partenaires
À la découverte de nouveaux vestiges
Des visites du chantier de fouilles vous permettront de suivre l’avancement des recherches, d’observer le travail des archéologues et de comprendre l’organisation d’un chantier archéologique. Les archéologues vous présenteront leurs méthodologies de travail, leurs hypothèses, leurs interrogations et bien sûr leurs découvertes.