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La mosaïque Cisiriana, un trésor gallo-romain inauguré à Sérézin-du-Rhône
Découverte en 1971 à Sérézin-du-Rhône, la mosaïque gallo-romaine dite Cisiriana a retrouvé en 2025 sa commune d’origine après un exceptionnel parcours de sauvegarde et de restauration. Datée des IIᵉ-IIIᵉ siècles et couvrant 43 m², elle est désormais présentée dans un écrin vitré au cœur du village, symbole de mémoire et de fierté partagée.
Un patrimoine exceptionnel restauré
Sur le territoire de la commune de Sérézin-du-Rhône, située dans le département du Rhône, un grand établissement gallo-romain est connu depuis le milieu du XIXᵉ siècle. En 1971, une opération de fouille de sauvetage menée par la Direction des antiquités historiques de Rhône-Alpes mettait au jour deux pièces d’habitation ornées de mosaïques, décrites dans le volume III du Recueil général des mosaïques de la Gaule (2000, notices n° 570 et 571).
De la première, incomplète, ne subsistent que quelques fragments de bordure. La seconde, conservée sur une surface de 43,5 m², fut déposée en 1971 par Robert Cassat, archéologue bénévole et ingénieur chimiste chez Rhône-Poulenc. Utilisant alors des matériaux nouveaux issus de l’industrie pétrolière (résines et silicones), il parvint à la prélever intégralement en 14 plaques de 3 m² chacune. Cette dépose, unique à l’époque, permit de sauver l’œuvre mais la rendit invisible, morcelée et fragilisée.
Baptisée aujourd’hui mosaïque Cisiriana, cette œuvre datée des IIᵉ-IIIᵉ siècles après J.-C. décorait probablement une salle de réception d’une villa luxueuse. Son décor géométrique en damier et losanges, principalement noir et blanc relevé de touches colorées, constitue un exemple rare de l’art gallo-romain.
De la restauration au retour à Sérézin
Après sa donation en 2007 par les propriétaires du terrain, MM. Guyard frères, la mosaïque fut transportée au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal. Entre 2007 et 2011, elle y bénéficia d’une restauration minutieuse conduite par l’Atelier de restauration de mosaïques et d’enduits peints, financée par le Département du Rhône avec l’appui de la DRAC et de la Région Rhône-Alpes (850 heures de travail, 131 871 € TTC).
Grâce aux avancées techniques depuis les années 1960, elle fut remontée sur 14 panneaux en nid d’abeille d’aluminium, inertes, légers et durables (de 70 à 140 kg chacun, surface totale 43,50 m², poids global 1 612 kg). Ce patient travail inclut un long nettoyage au plus près des tesselles.
En 2022, la municipalité de Sérézin lança une souscription publique avec la Fondation du Patrimoine afin de financer la création d’un abri vitré sur la façade nord du gymnase Jean Monnet. Une dernière tranche de travaux fut réalisée en 2025 par l’atelier de restauration : mise en place de systèmes d’accrochage en cimaise et d’anneaux de levage dans les supports (52 heures de travail à deux restaurateurs, coût de 9 409 € TTC).
Le 27 août 2025, avec l’aide de la société de transport et manutention lourde Mercier-Lavault, la mosaïque fut installée dans sa nouvelle structure vitrée.
Une inauguration célébrée par la commune
Le 30 août 2025, la mosaïque Cisiriana a été officiellement inaugurée, en autres, en présence de Christophe Guilloteau, président du Département du Rhône et Mireille Bonnefoy, maire de Sérézin-du-Rhône.
Cet événement marque l’aboutissement d’un long travail scientifique, technique et citoyen, mené sur plus de cinquante ans, et soutenu par de nombreux donateurs, habitants et institutions. La bibliothèque municipale, en partenariat avec la Médiathèque départementale et Culture en Bus, accompagnera l’installation d’animations culturelles pour toutes les générations.
Ainsi, la mosaïque Cisiriana, témoin prestigieux de la villa gallo-romaine de Sérézin, retrouve la lumière et devient un vecteur de mémoire et de fierté pour la commune et son territoire.
