Benjamin Clément : « Saint-Romain-en-Gal, un site majeur pour tous les archéologues gallo-romains »

Benjamin Clément 

« Saint-Romain-en-Gal, un site majeur pour tous les archéologues gallo-romains »

L’enseignement-chercheur est un spécialiste de l’urbanisme antique en Gaule. Il co-dirige cet été la reprise des fouilles sur les sites archéologiques du musée du Département avec l’objectif de mieux percevoir l’économie du quotidien des Gallo-romains.

Il y a cette histoire familiale en toile de fond. Ce grand-oncle qui a trouvé dans sa propriété au début du XXe siècle une statue de marbre dédiée au dieu gallo-romain Mars Mullo, aidé par un chêne centenaire déraciné par un orage. Benjamin Clément a d’abord voulu faire plaisir à ses parents psychiatres en s’essayant à la médecine. Avant de bifurquer vers l’histoire de l’art et l’archéologie. « Naturellement ». Il se frotte aux fouilles dès la fin de sa première année d’études, une villa romaine au Portugal, La Schola du Trajan, l’été suivant, à Ostie. Les maisons aristocratiques du port antique de Rome le convertissent à l’archéologie romaine. Définitivement.

Prix international de la découverte archéologique 2018 après la mise au jour de « la petite Pompéi » à Sainte-Colombe

Licence, Master, Doctorat décrochés à Lyon 2, aujourd’hui Maître de conférences en Antiquité nationale et Archéologie romaine à l’Université Marie-et-Louis-Pasteur à Besançon, Benjamin Clément est l’un des meilleurs spécialistes de l’urbanisme antique. Chercheur au sein du laboratoire Chrono-Environnement du CNRS, distingué du Prix international de la découverte archéologique 2018 après sa révélation un an plus tôt du quartier romain de Sainte-Colombe dans le Rhône, décrit comme « la petite Pompéi ».

« Cette découverte a été une émotion très forte. Un rêve de gosse qui se réalise. On m’a dit : « Après ça, tout doit t’apparaître bien fade ». À à peine 40 ans, cela aurait été triste de réagir comme ça », dit Benjamin Clément toujours mû par une immense curiosité. « La première des qualités » pour faire un bon archéologue selon lui, avec « le goût de l’effort tant physique que mental » dans une discipline complète, qui plonge les mains dans la terre, le cerveau dans les livres.

Dégager deux boutiques de foulons dans une approche expérimentale

Benjamin Clément revient dans le Rhône cet été, non loin de Sainte-Colombe, pour co-diriger la reprise des fouilles sur les sites archéologiques du musée gallo-romain du Département à Saint-Romain-en-Gal. « Saint-Romain, pour tous les archéologues des mondes romains, c’est La Mecque, un site majeur. J’y ai des attaches sentimentales. Mon directeur de thèse, Armand Desbat, y a fouillé la Maison des Dieux Océan. » Avec les étudiants engagés à ses côtés sur ce chantier-école, ils vont tenter de dégager deux boutiques de foulons, ces artisans blanchisseurs qui donnaient du lustre aux étoffes romaines à la fin du Ier-début du IIe siècle.

Avec de l’urine humaine. « La miniaturisation, la portativité des outils d’analyses, la digitalisation ont fait depuis le début des années 2 000 se rencontrer l’archéologie et les sciences dures. L’archéométrie va ici nous permettre de croiser les composants organiques avec les données chimiques des sols, des objets, dans une approche très expérimentale qui doit nous ouvrir une nouvelle perception de l’économie du quotidien dans l’antique Vienna. »

« Cette découverte a été une émotion très forte. Un rêve de gosse qui se réalise. On m’a dit : « Après ça, tout doit t’apparaître bien fade ». À à peine 40 ans, cela aurait été triste de réagir comme ça », dit Benjamin Clément toujours mû par une immense curiosité. « La première des qualités » pour faire un bon archéologue selon lui, avec « le goût de l’effort tant physique que mental » dans une discipline complète, qui plonge les mains dans la terre, le cerveau dans les livres.

Les actualités des fouilles

Suivez semaine après semaine l’avancée des fouilles archéologiques de l’été 2025 à Saint-Romain-en-Gal. Entre zone nord et zone ouest, chaque semaine réserve son lot de découvertes !

Zone nord - Du 7 au 13 juillet

Contenu à venir prochainement

À la découverte de nouveaux vestiges

Des visites du chantier de fouilles vous permettront de suivre l’avancement des recherches, d’observer le travail des archéologues et de comprendre l’organisation d’un chantier archéologique. Les archéologues vous présenteront leurs méthodologies de travail, leurs hypothèses, leurs interrogations et bien sûr leurs découvertes.