Restauration de 3 objets issus des fouilles à Sainte-Colombe

Décor bucolique – Peinture aux chèvres – Lorica © Centre de Restauration et d’Études Archéologiques Municipal de Vienne et Centre d’étude des Peintures Murales Romaines

Appel aux dons pour la restauration des 3 objets remarquables
issus des fouilles archéologiques du site de Sainte-Colombe

Le Département du Rhône et le musée gallo-romain à Saint-romain-en-gal annoncent conjointement le lancement d’un ambitieux projet de restauration et de valorisation du patrimoine archéologique découvert à Sainte-Colombe, dans le Rhône. Ce projet vise à préserver et à mettre en lumière les vestiges exceptionnels de l’antique Vienna, révélant les riches strates de l’histoire gallo-romaine.

Le projet de restauration et de valorisation de ces objets archéologiques constitue une initiative cruciale pour préserver et mettre en lumière un patrimoine exceptionnel.

Devenez acteurs de leur rénovation !

Un appel aux dons est lancé avec la Fondation du patrimoine afin de restaurer ces objets. Le montant des travaux prévus à ce stade atteint 216 000 €. Des contreparties sont prévues selon le montant du don effectué. L’appel aux dons s’adresse à tous, particuliers et entreprises souhaitant participer à la réalisation de projets patrimoniaux, mémoriels et historiques. La Fondation du patrimoine fera parvenir à chaque donateur un reçu fiscal.

Les fonds récoltés permettront de valoriser et conserver l’armure romaine dans les meilleures conditions et de restaurer les enduits peints et les pavements.

En soutenant ces opérations vous contribuerez : à la valorisation de l’activité archéologique du Département du Rhône, au sauvetage de ces œuvres, à l’amélioration de la connaissance des modes de vies des classes moyennes en Gaule romaine et à faire découvrir au public la collection issue de ces fouilles, et notamment la Lorica Segmentata.

Selon le montant de votre don, plusieurs contreparties peuvent vous être proposées (entrée au musée, visite guidée, documentation du musée…) Plus de renseignements.

Zoom sur les trois objets émouvants, témoin de la culture romaine en Gaule

– La Lorica segmentata, une armure retrouvée complète, unique en son genre

La Lorica segmentata a été retrouvée dans l’un des appartements mis à jour par les archéologues, à l’intérieur d’un coffre contenant également un glaive, un poignard dans son fourreau et une lance. L’hypothèse la plus probable est que l’occupant de ce logement modeste fut légionnaire sous les règnes d’Auguste et de Tibère.

Un incendie survenu en l’an 69 de notre ère a permis la conservation de l’armure, mais dans un état malheureusement très instable. Une restauration extrêmement minutieuse est donc en cours pour assurer la pérennité de cet objet.

Compte-tenu de son extrême fragilité, la manière dont l’armure sera présentée va faire l’objet d’une réflexion approfondie, et elle devra être remontée et présentée dans un espace protégé au climat contrôlé. Une équipe composée de spécialistes du militaria, de restaurateurs et de socleurs travailleront de concert pour faire une proposition de valorisation en tenant compte de ces contraintes de conservation.

– Des enduits peints d’un grand raffinement

De nombreux secteurs de ce site ont fourni des enduits peints in situ ou dans les couches de démolition. L’observation des décors a permis d’identifier deux décors distincts dont il reste à réaliser les opérations de restauration.

  • Le décor aux chèvres est le plus remarquable du site. Il s’agit d’un décor raffiné, composé de candélabres aux motifs très variés et figurés (chèvres, oiseau, sphinges) et de guirlandes luxuriantes. Le vocabulaire ornemental y est particulièrement recherché et varié. Les motifs sont peints avec soin et dextérité.
  • Le décor bucolique est tout aussi intéressant. L’ornementation est plus sobre que pour le décor précédant mais avec le même raffinement. Le style évoque la nature par des feuillages et des fruits. Ces deux décors, datés de la première moitié du Ier siècle de notre ère, présentent un rendu de grande qualité dont les exemples en Gaule sont peu fréquents : les similarités avec les décors campaniens sont troublantes et évoquent les échanges avec l’Italie.

– Un lot de 3 pavements à restaurer

3 pavements doivent être prochainement restaurés au sein de l’atelier de restauration des mosaïques et d’enduits peints du musée et sites gallo-romains de Saint-Romain-en-Gal : un sol construit de béton de chaux avec incrustations de marbres polychromes dessinant un quadrillage, une mosaïque dite « au décor de Canthare » et un opus sectile noir et blanc.

Ce lot permet d’apprécier le panel des différents sols que l’on pouvait retrouver dans les habitations romaines. Et comme le musée est aussi un lieu d’accueil pour la formation des étudiants, la mosaïque « au décor de Canthare » sera l’objet d’un mémoire de recherche d’une étudiante en Conservation-restauration des Biens Culturels de l’Université de Boulogne.